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Après le confinement, reviendront-ils ?

Publié le par Patrice DUNOIS-CANETTE

Beaucoup ne reviendront pas...

Il ne faudra pas s’en étonner : beaucoup ne reviendront pas dans les églises qu’il fréquentaient encore . Pour ceux là, ce sera une manière de tourner définitivement le dos à une Église que les scandales à répétition et l’omerta qui les a rendus possible, rende difficilement fréquentable. Pour les autres, une manière de solder leurs contentieux avec une Église rigide, crispée, qui ne les entend guère, juge, leur dit encore et toujours sans les écouter, ce qu’ils doivent penser et comment ils doivent vivre. Pour ceux-ci ce sera l’aboutissement d’une fatigue des messes ternes, ennuyeuses où les mêmes président , célèbrent, prêchent et les autres assistent, versent leur obole , se lèvent et s’agenouillent. Pour ceux là, le choix d’une messe sans communauté, sans présence des frères de chair et de sang, sans présence réelle . Pour d’autres encore ce sera la manifestation du refus d’un repas du Seigneur qu’ils ne vivent pas comme l’expression de la communion entre tous les baptisés, mais le signe manifeste et choquant d’un clivage insupportable entre les sexes. Mais disons le, la plupart ne reviendront pas , parce que leur vie continue , se poursuit sans l’Église, comme s’ils avaient pris conscience , avaient osé s’avouer qu’Elle ne faisait plus sens pour eux.

Beaucoup ne reviendront pas. Les règles de distanciation pourtant bien appliqués le montre : les vides sont déjà là. Mais l’Église, encore et toujours, semble persévérer à chercher les causes des désaffections, des éloignements, ailleurs que chez Elle… matérialisme, relativisme, sécularisme, hédonisme, etc... Attendre des « jours d’après » qui ne viendront jamais , n’est pas courageux, ni très « productif » : l’Église, nous ensemble, doit se remettre profondément en cause, apprend enfin pour le faire à vivre une synodalité libre, ouverte qui fasse confiance au « flair » des fidèles. Le veut-elle seulement ? Ses messes affichent en tout cas sur Facebook, You Tube… ou en streaming le visage d’une Église cléricale paraissant contente de l’être. Son interactivité internet est proposée, non pour entendre les questions des baptisés ébranlés par une Église cléricale responsable de crimes, et pas davantage pour permettre un retour d’expériences de ce qu’ils vivent pendant cette crise sanitaire... mais pour recueillir leurs offrandes. Ceux qui sont restés , ne sont jamais partis ou reviendront avaient imaginé autre chose. Ils attendent, demandent sans doute que l’on cherche avec eux comment ouvrir un avenir à leur Église. Ils demandent que les invitations au changement du Pape François ne servent pas d’alibi à l’attentisme et au peu d’imagination du corps épiscopal, à leur propension à renvoyer à « plus haut », « plus loin » l’examen des questions, à taire les questions qui « fâchent ». 

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