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N'est-ce pas le carnet de route du synode ?

Publié le par Benoît DELLINGER

Benoît DELLINGER (Soisy-sur-Seine) nous propose cette réflexion inspirée par le synode, en cours sur le diocèse, à partir d'un extrait de Michée.

 

« On t'a fait savoir, homme ce qui est bien :

ce que Yahvé réclame de toi :

rien d'autre que d'accomplir la justice,

d'aimer avec tendresse

et de marcher humblement avec ton Dieu » Michée 6,8

 

Il y a d'abord l'écoute de Yahvé, puis plus précisément la Parole de Dieu.

Cherchons ensemble la source.

Elle nous apprendra à agir en justice.

N'est-ce pas le carnet de route du synode ?

 

Aimons avec tendresse.

Jésus nous donne le monde

pour y inscrire le message évangélique de l'amour.

N'est-ce pas le carnet de route du synode ?

 

Marchons humblement, en synode, avec notre Dieu.

La démarche synodale nous grandit. 

Dieu s'est fait  Homme pour que l'Homme devienne Dieu.

N'est-ce pas le carnet de route du synode ?

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Hans KÜNG, précurseur des Galates ?

Publié le par Danielle THOMASSET

Le célèbre théologien catholique suisse est décédé le 6 avril 2021. Le groupe Galates, dont plusieurs de ses membres ont spontanément fait état, en apprenant sa disparition, de l'influence de sa pensée dans leurs propres réflexions, voulait ici lui rendre hommage. Aujourd'hui, nous publions le témoignage de Danielle THOMASSET.

Pour tous ceux qui s’intéressent à la vie de l’Église, Hans KÜNG est une référence, au même titre que Joseph MOINGT, ou plus anciennement les pères CONGAR et Hans URS VON BALTHASAR.

L’annonce de son décès a été l’occasion de revisiter les ouvrages de ma bibliothèque. Certains sont annotés comme le livre « Jésus », une réponse au « Jésus de Nazareth » de Benoît XVI, son condisciple et ami, qui présente un Jésus très divinisé. Au contraire Hans KÜNG montre un Jésus humain, inséré dans son pays et sa culture. « Jésus » est sorti en 2014, mais c’est une reprise remaniée du livre « Être chrétien » publié en 1978 en France. Ouvrage très précieux pour la formation des catéchistes qui devaient, dans les années 1980, présenter aux enfants la personne de Jésus, ami de tous, des pécheurs, des petits comme des notables, des pauvres, des affligés, des malades : « dans les Évangiles Jésus n’est jamais qualifié par des vertus, il est décrit par ses actions et ses relations » (p. 279). C’est pourquoi Hans KÜNG et les exégètes de cette époque contribuèrent à remplacer les formules dogmatiques par « la connaissance d’un Jésus "d’en bas" comme un personnage réel de l’histoire, selon la perspective des premiers disciples » (p.8).

« Le petit traité du commencement de toutes choses » (2008) a retenu mon attention pour sa manière originale de traiter les questions concernant l’évolution. Beaucoup de chrétiens n’en sont plus à une lecture littérale de la création du monde et de l’homme selon les récits de Genèse 1 et 3, mais sont mal à l’aise avec les découvertes scientifiques et les problèmes de bioéthique.

Dans son traité « Dieu existe-t-il » (1978) Hans KÜNG s’emploie à démontrer la nécessaire ouverture de l’Église à l’œcuménisme et aux différentes spiritualités. Il fait écho aux décisions conciliaires et invite à la confiance et aussi à la raison. Plus tard dans son « Credo » paru en janvier 1996, à travers les images qu’emploient ces vieilles formulations, il n’hésite pas à exprimer sa foi personnelle : « Croire en l’Esprit Saint signifie pour moi reconnaître en toute confiance que Dieu peut devenir intérieurement présent…il peut prendre possession de mon cœur ambivalent, si souvent peu transparent » (p.202).

Hans KÜNG est souvent connu par son esprit critique envers le système clérical. Il souhaitait une Église, proche de tous, ouverte sur les questions du monde actuel, en dialogue avec les hommes de notre temps. Il a mis en cause un certain nombre de dogmes, l’infaillibilité pontificale en particulier. Un de ses derniers ouvrages « Peut-on encore sauver l’Église ? » (2012) est sans doute le plus intéressant pour les Galates, car il aborde toutes les questions que nous avons pointées: diminution du nombre des prêtres, départ massif des fidèles, refus de toute réforme, cléricalisme, autoritarisme, scandale de la pédocriminalité, rigorisme moral, méfiance envers la sexualité, goût du secret, traditionalisme liturgique, restauration ante conciliaire, mépris de la science… À la fin du livre il ajoute qu’un ami médecin lui dit qu’il manquait un chapitre sur une thérapie possible. Il faut y croire et les Galates prétendent s’y employer.

À lire aussi : « Mort d'un théologien critique » sur https://www.cath.ch

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